Faits d’hiver, le festival phare de Micadanses, se tiendra du 20 janvier au 15 février. C’est la vingt-septième édition d’un festival qui diffuse sa programmation cette année sur une vingtaine de lieux partenaires à Paris et la petite couronne, et jusqu’à Bordeaux pour une première à la MECA. À sa tête son directeur Christophe Martin qui, chaque année, en dégage une thématique, suggère des passerelles entre les différentes propositions chorégraphiques retenues pour la programmation.
Cette année, le fil rouge de Faits d’hiver sera celui de la mémoire en danse contemporaine et par extension celui de la transmission d’un répertoire, convoquant et déclinant alors les notions de filiation, recréation, réécriture, réinterprétation, reprise, etc. Voici Les propositions qui illustreront plus particulièrement ce fil rouge.
◊ Carlotta Ikeda du 21 janvier au 13 février, à Paris et Bordeaux.
Au menu donc un hommage – vibrant – à Carlotta Ikeda, danseuse de butô installée en France et disparue en 2014, qui sera décliné sous plusieurs formes : Looking for Carlotta, une conférence dansée de Maëva Lamolière à Paris et à Bordeaux ; une création dansée par trois des anciennes danseuses d’Ikéda, également à Paris et à Bordeaux ; une exposition à l’Espace culturel Bertin Poirée ; la publication du livre Utt par Geisha Fontaine coédité par Micadanses et les Nouvelles éditions Scala.
◊ Ulysse de Jean-Claude Gallotta par le groupe Grenade les 24 et 25 janvier.
Ulysse, une pièce créée en 1981, révèle Jean-Claude Gallotta comme chorégraphe et en fait un des jeunes représentants de la nouvelle danse en France. Pièce souvent reprise par le chorégraphe dans de multiples versions, elle le fut aussi par Josette Baïz, qui en fut l’une des interprètes, et la transmet en 2002 aux adolescents du Groupe Grenade qu’elle dirige depuis 1999. En 2024, Ulysse est à nouveau transmis à une nouvelle génération de jeunes danseur.euses qui ont entre huit et treize ans.
Là encore, on renvoie à l’édition à paraître du petit ouvrage Ulysse Jean-Claude Gallotta, sous la plume de Nathalie Yokel, coédité par Micadanses et les Nouvelles éditions Scala.
◊ Christine Gérard / Aurélie Berland / Raphaël Cottin.
Voici l’occasion de découvrir les pièces de Christine Gérard, élève de Jacqueline Robinson, danseuse, chorégraphe et pédagogue, qui accompagna les développements de la danse contemporaine en France dans les années 1970.
Aurélie Berland, chorégraphe et notatrice Laban, fut l’élève de Christine Gérard au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse. Pour le festival, elle propose la recréation de trois de ses pièces : le quatuor Automnales et les soli Nu perdu et La Griffe.
Raphaël Cottin, également ancien élève de Christine Gérard, reprend le masque rouge, un solo de la chorégraphe qu’il avait dansé à sa création, mais le transforme en un quatuor dans « une nouvelle écriture, qui se veut à la fois respectueuse de l’œuvre d’origine et différente. »
◊ About Love and Death, hommage à Raimund Hoghe par Emmanuel Eggermont.
Interprète et collaborateur durant 15 ans du chorégraphe Raimund Hoghe, Emmanuel Eggermont fait l’ouverture de Faits d’hiver au Théâtre de la Cité internationale les 20 et 21 janvier. Dépositaire de l’œuvre du chorégraphe décédé en 2021, Emmanuel Eggermont fait dialoguer avec le solo About Love and Death le répertoire iconographique et musical du chorégraphe avec le sien et crée ainsi de nouvelles séquences.
◊ 1998 – Thomas Lebrun / Bernard Glandier / Christine Bastin.
Thomas Lebrun, fidèle du festival, compose un programme spécial autour des figures de Bernard Glandier et Christine Bastin qui ont marqué le chorégraphe à ses débuts. On y verra Pouce ! un solo de Bernard Glandier de 1994 transmis à Thomas Lebrun en 1998 qui lui-même l’a transmis à de jeunes danseurs. Christine Bastin quant à elle fait également œuvre de transmission avec le duo Noce créé en 1999.
◊ Les nouvelles hallucinations de Lucas Cranach l’Ancien par la cie Mossoux-Bonté le 4 février.
Un autre exemple de ré-écriture, celle de la cie Mossoux-Bonté qui reprend une pièce créée en 1990, y ajoutant des séquences et en transformant d’autres, sans rien perdre de la dramaturgie d’origine.
Autres propositions du festival Faits d’hiver :
◊ Histoire(s) décoloniale(s) – Portraits croisés de Betty Tchomanga.
Avec Betty Tchomanga, la transmission est ici celle d’histoires individuelles, mais travaillées de l’intérieur par l’histoire coloniale. Quatre portraits, qui dans les creux de leurs récits personnels, nous transmettent autrement, avec le corps et la voix, cette histoire avec un grand H. À ne pas manquer au Théâtre de la Bastille du 29 au 31 janvier.
◊ Love Chapter 2 de Sharon Eyal du 6 au 8 février.
On ne présente plus Sharon Eyal que l’on voit très régulièrement en France. C’est un peu la ‘locomotive’ grand public de ce festival dans une pièce, Love Chapter 2, vue en 2021 et qu’on aura plaisir à revoir à l’Espace 1789 de Saint-Ouen.
◊ Autres artistes programmés :
Nathalie Pernette, Carol Bordes, Elodie Sicard, Daniela Clementina De Lauri, Perrine Valli, Sylvie Pabiot, Samaa Wakin & Samar Haddad King, Bilaka, Groupe Fluo/Benoît Canteteau, Geisha Fontaine. Le festival se clôturera le 15 février avec Structure-couple, Tom Grand Mourcel et un Dj set.
Retrouvez l’intégralité de la programmation sur le site du festival Faits d’hiver.
