Bless The Sound That Saved A Witch Like Me de Benjamin Kahn

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Bless The Sound That Saved A Witch Like Me, la performance de Benjamin Kahn interprétée par Sati Veyrunes est venue clore le festival Everybody qui se tenait au Carreau du Temple. Une performance particulièrement puissante et envoutante.

Cette pièce est le second opus d’une trilogie que le jeune chorégraphe Benjamin Kahn consacre à un.e interprète. Après celui écrit avec et pour Cherish Menzo, ce second portrait est consacré à Sati Veyrunes, interprète auprès de la chorégraphe irlandaise Oona Doherty.

Bless The Sound That Saved A Witch Like Me : le cri en étendard.

Bless the Sound that Saved a Witch like me de Benjamin Kahn
Bless the Sound that Saved a Witch like me © Sandy Korzekwa

La danseuse / performeuse Sati Veyrunes est assise au bord du plateau. Elle a l’allure d’une enfant timide lorsqu’elle esquisse un sourire qui laisse insoupçonné l’ampleur des passions qu’elle traversera par la suite. Mais elle semble venue d’un autre temps avec ses yeux recouverts de lentilles qui lui donnent cette allure si étrangère à notre monde. Est-elle cette sorcière dont il est question dans le titre ?

La performance s’articule autour de 3 poèmes écrits par le chorégraphe, inspirés de Pier Paolo Pasolini, Death Grips, Derek Jarman, et lus par Sati Veyrunes. Le premier texte débute ainsi : “Je veux partager un cri, avec vous un son sans limite (…) je veux vous inviter dans ce voyage inconnu, etc.”

festival everybody 2024 - Bless the Sound that Saved a Witch like me - Benjamin Kahn
Bless the Sound that Saved a Witch like me © Sandy Korzekwa

Nous allons ainsi suivre la performeuse dans son voyage intérieur. Le cri en sera la pierre angulaire. Cri puissant largement amplifié, venu du plus profond d’elle-même, hurlement de joie et/ou de douleur, d’effroi mêlé à une bande son puissante de basses fréquences. Alternant des moments d’une grande crudité à d’autres plus retenus, la danse est comme une catharsis avec laquelle elle semble traverser de multiples moments émotionnels allant de la transe à la révolte, de la séduction à l’abandon. Une performance sous haute tension qui nous aura presque laissé sans voix. Sati Veyrunes, une sorcière contemporaine ?

Conception et chorégraphie : Benjamin Kahn.
Création et interprétation : Sati Veyrunes.
Création musicale : Lucia Ross.
Crédit photo :Bless the Sound that Saved a Witch like me © Sandy Korzekwa

Vu le 13/02 au Carreau du Temple dans le cadre de festival Everybody.