Mytho de Lionel Hoche

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Mytho de Lionel Hoche est un spectacle jeune public. C’est au Théâtre du Blanc-Mesnil que nous nous sommes rendus pour une représentation destinée à de jeunes enfants forts nombreux cet après-midi là.

Mytho, Olympus Circus.

Mytho est une grande fresque colorée, conçue par le chorégraphe Lionel Hoche qui s’empare de la mythologie grecque, de ses héros, de ses dieux et déesses, pour en actualiser l’histoire avec la drôlerie et le comique nécessaires pour enchanter les jeunes spectateurs. Car comme au cirque ou au guignol tout est fait pour susciter les réactions participatives des enfants aux situations qui se présentent à leurs yeux. D’ailleurs le sous-titre de Mytho est explicite : Olympus Circus. Cette mythologie joue donc du burlesque et du télescopage de situations et de personnages principalement évoqués tels Gaïa, Zeus, Achille, Cassandre, etc. C’est une mythologie qui ne se veut pas exhaustive, bien au contraire, et qui en assume aussi ses ‘trous’

A ce titre, le chorégraphe rappelle dans le dossier de presse la définition du “rapsode”, figure grecque qui allait de ville en ville, récitant des poèmes épiques. Par extension, la rhapsodie est alors un ouvrage fait de pièces, de morceaux, de parties disparates. Le fil narratif qui expose les différents épisodes mythologiques est tenu par Lionel Hoche lui-même tournant les pages d’une sorte de grimoire. Annonçant et commentant les évènements, il suit et encourage les protagonistes. Il est le “rapsode” de Mytho, tantôt exalté, tantôt désertant la scène pretextant se rendre à la cantine. Il laisse alors la place à ses 4 interprètes pour des morceaux de danse. Morgane Bonis, Emilio Urbina, Vincent Delétang et Quentin Baguet incarnent tous les personnages de cette mythologie réécrite sur un mode carnavalesque et acidulé.

Projections grand format.

mytho de lionel Hoche
Lionel Hoche, Mytho © avoiretadanser

Mais ils ne sont pas les seuls danseurs présents sur le plateau. En fond de scène sont projetées sur un très grand écran des reproductions de tableaux de maîtres illustrant les scènes mythologiques évoquées et dans lesquelles apparaissent, incrustées en vidéos, trois autres artistes chorégraphiques et non des moindres que sont Germana Civea/Gaia, Elisabeth Schwartz/une furie et Carlotta Sagna/Cassandre. Elles viennent comme ‘noyauter’ les tableaux et leurs représentations idéalisées. Malheureusement notre éloignement au dernier rang de cette grande salle du théâtre du Blanc-Mesnil n’aidait pas à une forme d’immersion suffisante pour saisir pleinement la place de ces contre-points vidéos et de leurs apports à l’action en cours sur le plateau. D’autres projections abstraites de tourbillons de couleurs d’un bel effet font office de transition entre les scènes et évoquent la création de nouveaux mondes émergeant d’un maelström cosmique.

L’ultime scène fait apparaître une sorte de catwoman suivie de 4 personnages vêtus eux aussi de combinaisons futuristes dont on comprend évidemment qu’ils sont désormais les super héros de notre mythologie moderne. Reste à savoir ce que le jeune public aura pu apprécier et retenir de ce spectacle haut en couleur et riche en effets visuels avec ses anachronismes et ses télescopages voulus par le chorégraphe.

Conception et chorégraphie : Lionel Hoche.
Interprétations : Morgane Bonis, Emilio Urbina, Vincent Delétang et Quentin Baguet.
Vidéo : Simon Frezel.

Myho de Lionel Hoche, une pièce vue le 25/01/2024 au Théâtre du Blanc-Mesnil.
Prochaine représentation le 1er février 2024 à 14h au Théâtre de Yerres.

Pour en savoir plus sur le chorégraphe Lionel Hoche.