Forme Simple de Loïc Touzé sur les variations Goldberg.
Sur le plateau c’est tout d’abord dans un dispositif triangulaire que les 3 interprètes, le visage fardé de blanc, s’avancent face au public alors qu’en arrière-plan Blandine Rannou est installée à son clavecin. Une simple ampoule diffuse comme une lueur du soir.
Dès les premières notes de l’Aria, les danseurs présentent la paume de leurs mains ouvertes, avec cette délicatesse dans le plié du bras qu’ils garderont tout au long de la pièce. La danse est déjà là dans ces légers frottements de l’air, dans ces gestes esquissés qui prendront de l’ampleur par la suite.
Forme simple est le titre de cette pièce qui aurait pu se conjuguer au pluriel, tant il est vrai qu’à chacune des variations les danseurs semblent explorer un nouveau motif, sans pour autant abandonner tout à fait le précédent mais convoquant un nouvel imaginaire : tourner avec la ronde, enjamber, sauter en maintenant un équilibre incertain, courir comme un cheval, lutter, porter/soutenir, faire la roue, etc.
Entre chaque variation, un silence dont on sait qu’il va nous faire entrer dans une nouvelle aventure du geste et de la musique dès l’attaque des touches du clavecin. Ainsi le spectateur est vite conquis par ces petites fictions qui se mettent à danser devant lui non sans humour et espièglerie.
Forme Simple de Loïc Touzé vu le 19/11/2019 au Théâtre de la Bastille