Avec Tendre Carcasse, Arthur Perole poursuit dans une pièce pour quatre interprètes son questionnement, déjà présent dans son précédent solo Nos corps vivants, sur la construction de nos identités.
Tendre Carcasse d’Arthur Perole débute, pour peu qu’on y prête attention, dès l’entrée du public en salle, avec la diffusion d’une conversation à bâtons rompus, comme une sorte de questionnaire de Proust, entre différents protagonistes dont on imagine déjà qu’on les retrouvera plus tard sur le plateau. Ils échangent, dans une sorte d’uchronie, les prénoms qu’ils auraient pu porter les un·e·s et les autres, puis sur certaines particularités physiques pour lesquelles ils et elles montrent une certaine curiosité.
Cette petite conversation entre ami·es vaut comme introduction au propos d’Arthur Perole dans Tendre Carcasse : comment construit-on le rapport à notre corps ? qu’est-ce qui détermine ce regard que nous portons sur lui ? Peut-on et comment s’affranchir de nos « complexes » ?
Parler, écouter, danser.

Quatre jeunes interprètes entrent sur le plateau et viennent se placer sur une même ligne face au public. Après avoir assez longuement scruté la salle, ils et elles se présentent à tour de rôle (ils/elles ont entre 20 et 30 ans). Au fur et à mesure, chacun·e ajoute ce qui semble à ses yeux le ou la caractériser. Ils se confient à nous spectateurs par petites touches. Les propos s’échangent et se croisent, ponctués des gestes qui les accompagnent, de ces gestes automatiques, plus ou mois expressifs et propres à chacun·e.
Des histoires qui se racontent en mots, mais passent également dans les corps et s’incarnent dans les manifestations gestuelles les plus immédiates et visibles. Des gestes qui, à mesure que les portraits s’affinent, prennent de l’ampleur et se développent progressivement en une chorégraphie énergique, collective, grâce à laquelle ces Tendres Carcasses abandonnent leurs oripeaux, symboles de leurs complexes et assignations fabriqués pour entrer dans une danse collective jubilatoire et libératoire.
Ce spectacle puise son origine dans les rencontres d’Arthur Perole avec des adolescents lors d’ateliers. Tendre Carcasse est le prolongement d’une réflexion du chorégraphe entamée sur la manière dont se construisent nos identités et dont nous les portons dans et sur notre corps. Et Chacun·e, pour peu qu’il/elle fasse appel à ses souvenirs de jeunesse, pourra se retrouver dans ce spectacle touchant et joyeux.
Tendre Carcasse d’Arthur Perole, vu au Théâtre national de la danse de Chaillot le 8 mars 2025.
Conception et mise en scène Arthur Perole.
Chorégraphie en collaboration avec les interprètes Arthur Bateau, Matthis Laine Silas, Elisabeth Merle et Agathe Saurel.
Collaboration artistique Alexandre Da Silva.
À visiter : le site de la cie F d’Arthur Perole.