Après le déploiement dans les salles du Louvre de Forêt la création d’Anne Teresa de Keersmaeker et Némo Flouret à l’automne 2022, c’était au tour des danseurs et des danseuses du Ballet de Lorraine de fouler ce lieu prestigieux avec Static Shot pièce de Maud Le Pladec.
Programmée à Paris à l’occasion de la nuit Blanche 2022 sur le parvis du Forum des Halles, Static Shot était ainsi repris en ce mois juillet dans le cadre de l’ouverture du festival Paris l’été 2023. Mais cette fois-ci, le décor était bien plus somptueux que celui de la Canopée, car c’est dans la cour Lefuel du Musée du Louvre, habituellement fermée au public, que s’est donnée la performance d’une durée d’une quarantaine de minutes.
Dans une entrée flamboyante, les 22 interprètes du Ballet de Lorraine ont dévalé le majestueux grand escalier de la cour Lefuel comme dans un défilé de mode, vêtus des costumes créés par la styliste Christelle Kocher. Couleurs chatoyantes, sportwears et paillettes, loups et masques divers façon carnaval rétrofuturiste. Sur fond d’électro tribale (musique de Chloé Thévenin et Pete Harden), la chorégraphie alternait de grands unissons avec des chorus en ligne du plus bel effet, dessinant comme des motifs décoratifs en transformation perpétuelle que l’on pouvait aussi découvrir en surplomb depuis les fenêtres de la grande Galerie du musée. Vue ainsi de haut, ces dessins semblaient faire un clin d’œil aux arabesques des jardins de Le Nôtre. Empruntant beaucoup aux danses dites urbaines les plus actuelles, mais pas uniquement, et transposé dans cet écrin d’un autre temps, ce Static Shot fut irrésistible !
Static Shot de Maud Le Pladec avec le Ballet de Lorraine, vu le 10 juillet 2023 au Musée du Louvre.