L’agenda danse de janvier 2026 avec sa sélection de spectacles à Paris et aux alentours est en ligne. On s’attardera plus particulièrement sur le festival Faits d’hiver qui débutera le 19 janvier et essaimera sa programmation danse dans les lieux partenaires, entre Paris et la proche banlieue (Malakoff, Vanves, Saint-Ouen). Autre festival à suivre, celui de Suresnes Cité Danse dès le 9 janvier. Et toute la programmation des lieux habituels à retrouver…
Théâtre de Chaillot
◊ Odile Duboc / Léo Lérus / Ioannis Mandafounis du 7 au 10 janvier.
L’Ensemble chorégraphique du Conservatoire de Paris célèbre la diversité des écritures et l’élan d’une génération plurielle avec une triple programmation : boléro un d’Odile Duboc, Entropie de Léo Lérus et JOIN 2 de Ioannis Mandafounis.
◊ Bani volta de Bienvenue Bazié du 15 au 17 janvier.

Bani volta est une région du Burkina Faso où eut lieu une guerre anticoloniale contre les occupants français. Le danseur et chorégraphe Bienvenue Bazié en réactive l’histoire oubliée avec dix danseurs de la compagnie Auguste-Bienvenue, basée à Bordeaux, fondée en 2000 par les danseurs et chorégraphes Auguste Ouédraogo et Bienvenue Bazié, tous deux originaires du Burkina Faso.
◊ Derrière Vaval, Pleurs, cornes et fwèt de Thomas Lebrun du 21 au 24 janvier.
Issue d’une relation privilégiée entre le CCN de Tours que dirige Thomas Lebrun et les territoires ultramarins, cette création convoque trois interprètes de générations différentes. À travers différents personnages de carnaval, Thomas Lebrun tisse une chorégraphie avec leurs histoires… qui croisent souvent celle de l’esclavage, ou des rapports avec l’Hexagone, dans des allers-retours permanents entre musiques, danses et les textes de l’auteure guyanaise Emmelyne Octavie.
◊ Après vous madame de Paula Comitre du 29 au 31 janvier.
Une soirée hommage à la légendaire danseuse de flamenco du début du XXème siècle dénommée La Argentina. La danseuse Paola Comitre, accompagnée par le pianiste Orlando Bass, interprète un spectacle qui fait revivre l’héritage esthétique de son illustre prédécesseuse. Spectacle suivi d’un concert du guitariste José del Tomate.
Toute la programmation de janvier à Chaillot :

Musée Picasso
◊ HYBRIDES # 5 avec Lydie LaPëstE le 9 janvier.
Dans le cadre de sa programmation culturelle, le Musée Picasso invite Lydie LaPëstE qui adaptera pour le musée Picasso des extraits de Reine de cœur, son premier seule-en-scène qu’elle vient de signer, entre danse, stand-up et introspection.

Lafayette Anticipations
◊ Cynosure, Steffani Jemison le 13 janvier.

Présentée en collaboration avec le Centre Pompidou, et en parallèle à son exposition ciel clair / eaux troubles à lafayette Anticipations, la nouvelle performance de Steffani Jemison interroge l’orientation – notre manière de nous situer dans l’espace – comme une relation fondamentalement horizontale, et non verticale, capable d’ouvrir des modes de perception non hiérarchiques et en réseau. Les interprètes JaLeel Marques Porcha et Andros Zins-Browne utilisent la répétition et le jeu pour explorer comment les vies et les géographies noires sont souvent ignorées ou rendues insaisissables par les cadres coloniaux, et comment d’autres formes de relation peuvent émerger.

Musée de l’Orangerie
Danse dans les Nymphéas le 19 janvier : Merce Cunningham est à l’honneur dans un double programme.
◊ Four Solos, Compagnie John Scott Dance.
Les Four Solos sont tirés des pièces suivantes : 50 Looks (1989) interprète : Magdalena Hylak, Changeling (1957) interprète : François Malbranque, Solo (1975) interprète : Boris Charrion, RainForest (1968) extrait solo, interprète : François Malbranque.
◊ Solos suite, Compagnie Kashyl – Ashley Chen.

Second Hand remonté par Robert Swinston & Andrea Weber, et par Ashley Chen, danseur au sein de la Merce Cunningham Dance Company de 2000 à 2003. Ashley Chen interprète lui-même Second Hand (1970), Loose Time (2002) et Changing Steps (1973).
On pourra également retrouvé Ashley Chen le 23 et 24 janvier au Centre Pompidou Metz. Au cœur de l’exposition Louise Nevelon. Mrs. N’s Palace, Ashley Chen, interprète et chorégraphe, explore deux soli majeurs chorégraphiés et dansés par Merce Cunningham. Le premier, Idyllic Song (1944) sculpte l’espace et le temps avec un mouvement continu. Le second Changeling (1957) contraint le geste jusqu’à un point de rupture.

Centre culturel irlandais
◊ Cunningham Solos & Favour Odusola le 10 janvier.
Séance de rattrapage pour celles et ceux qui auraient ratés Cunningham à l’Orangerie : même programme au CCI avec, pour terminer la soirée, Favour Odusola artiste en résidence.

Étoile du Nord – festival Faits d’hiver
◊ Gaslight, Hélène Rocheteau les 19 et 20 janvier.
Gaslight prend sa source dans le livre d’Hélène Frappat Le gaslighting ou l’art de faire taire les femmes. L’autrice, également philosophe et critique de cinéma, y retrace la longue histoire de la disqualification de la voix des femmes. En lien avec des archives sonores et de nombreuses interviews réalisées autour de la perception de la voix féminine depuis plus
d’un an, la comédienne et danseuse Hélène Rocheteau tisse, dans ce solo, une partition vocale et gestuelle.
À noter la Rencontre au Théâtre de l’Étoile du Nord avec Hélène Frappat, autrice de Le gaslighting, ou l’art de faire taire les femmes, et Hélène Rocheteau, la chorégraphe, le samedi 17 janvier à 18h30 pour une discussion croisée, orchestrée par Jean-François Munnier, afin d’échanger autour des liens entre le livre et la création au plateau. Entrée libre sur réservation par ici.

Malakoff scène nationale + Espace 1789 St-Ouen – festival Faits d’hiver
◊ Témoin de Saïdo Lehlouh les 21 puis 27 et 28 janvier.
Avec Témoin, Saïdo Lehlouh, codirecteur avec le collectif FAIR-E du CCN de Rennes et de Bretagne depuis 2019, propose une danse hybride d’une grande richesse et d’une belle homogénéité, sous les lumières de Tom Visser, avec 20 interprètes venu.es de divers horizons des ‘danses urbaines’ (Lire article).

La Villette
◊ Plateau Hip-hop 1 du 21 au 25 janvier avec L’Effet Mère de Carmel Loanga et Mantra de Marlène Gobber.
À travers une chorégraphie teintée de hip-hop et de danses traditionnelles, Carmel Loanga explore les traces invisibles de la transmission maternelle. De son côté, le solo de Marlène Gobber puise dans ses pratiques du hip-hop, du yoga, des arts martiaux et des techniques somatiques.

Théâtre de Vanves – festival Faits d’hiver
◊ Quartet d’Alban Richard les 22 et 23 janvier à 19h30.

Dans une création irriguée par la vélocité et le dynamisme du DJing, Alban Richard invite le DJ et producteur Simo Cell pour travailler au remix des paroles et des mouvements : reprendre, citer, coller, détourner, accélérer, ralentir, répéter, déformer en scratches, syncoper en micro-césures. Des outils posés sur le corps et la voix des interprètes qui s’associent pour créer une esthétique du bégaiement et s’intéresser non pas au phrasé, mais à la boucle ou à la micro-boucle. Avec Quartet, Alban Richard envisage l’écriture chorégraphique comme un travail de montage cinématographique, guidé par les techniques de séquencement et attentif aux questions d’enchainements et de ruptures temporelles.
◊ La Visite de Sofian Jouini les 22 et 23 janvier à 21h.
La Visite de Sofian Jouini est une recherche qui va puiser dans les racines pré-islamiques du rapport des humains à l’invisible qui les entoure. Elle va puiser dans l’héritage des esclaves Bori installés de force dans les pays musulmans.

Le Théâtre douze
Scène à l’écriture chorégraphique #3 le 29 janvier.
Le Théâtre Douze donne carte blanche à la compagnie Manuka de Thomas Brena pour une soirée consacrée à l’écriture chorégraphique. La soirée se définit comme un moment de danse, simple et dense à la fois, qui permette au public de se plonger dans des univers différents, entre hommage et soutien, compagnies en diffusion et jeunes danseur.ses. Dans la programmation, la danseuse Lisa Civico reprendra 3 soli en hommage à la chorégraphe Odile Cougoule récemment disparue.

Le Carreau du Temple – festival Faits d’hiver
◊ L’envahissement de l’être (danser avec Duras) de Thomas Lebrun les 28 & 29 janvier.
Créée au festival Faits d’hiver 2023, cette pièce de Thomas Lebrun, Grand Prix du meilleur spectacle chorégraphique 2022-2023 décerné par le Syndicat de la critique Théâtre, Musique et Danse est reprogrammée au Carreau du Temple dans l’édition 2025 du festival. La pièce prend sa source dans Le ravissement de la parole – Les Grandes Heures INA -Radio France, un recueil audio regroupant un grand nombre d’interviews radiophoniques de Marguerite Duras, enregistrées durant plusieurs décennies.

Théâtre de la Cité internationale – festival Faits d’hiver
◊ …est au-delà, une raison… d’être de Jean-Christophe Boclé les 29 et 30 janvier à 19h30.
Depuis 2012, Jean-Christophe Boclé travaille sur des propositions à tendances systémiques. Il élabore ses projets à partir d’analogies se référant à l’expérience de Chladni qui matérialise la relation entre vibrations et formes. Ce projet interdisciplinaire à développement progressif, voué au modèle des interactions, est mené par le chorégraphe en tandem avec le compositeur Orlando Bass.
◊ Les Transparents d’Anne-Sophie Lancelin les 29 et 30 janvier à 21h.
Le titre Les Transparents se réfère aux êtres luni-solaires présents dans l’œuvre du poète René Char. Sur scène, quatre danseuses et un danseur évoquent ces voyageurs à la personnalité originale et troublante. Poreux à la nature et à ce qui les entoure, il et elles se soutiennent pour faire face à leur destin.

Le Carré de Baudouin – festival Faits d’hiver
◊ Ne faites pas la moue #5 de Geisha Fontaine & Pierre Cottreau le 31 janvier à 15h.
Ne faites pas la moue est une série chorégraphique en cinq épisodes sur le duo danse-philosophie où corps et esprit s’acoquinent. Passionnée de danse et de pensée critique, dans une trajectoire artistique volontairement atypique, Geisha Fontaine, en complicité avec Pierre Cottreau, articule ces deux champs : la danse et la philosophie.

Fondation EDF
Dans(e) la lumière jusqu’au 31 janvier 2026.
Dans(e) la lumière se termine à la fin du mois avec son exposition, ses spectacles et ses performances.
Exposition avec les œuvres de François Morellet, Gun Cordillo, Adalberto Mecarelli ou l’installation de Caty Olive et Christian Rizzo.
Performances et spectacles :
◊ Rubix Kuty Junior suivis du CNSMDP et Robyn Orlin du 13 au 15 janvier.
◊ Battle Electro Hip-Hop – MazelFreten le 17 janvier.
◊ Units suivies du Ballet Preljocaj Junior du 27 au 29 janvier.
◊ Battle ConneXion : Battle de Hip-Hop 2 vs 2 le 31 janvier.

13eme Art
◊ Juliette et Roméo du 6 janvier au 8 févier.
Une version en trio et slamée du mythe shakespearien.
◊ DUB d’Amala Dianor du 5 au 21 février.
Crée en 2023 au Théâtre de la Viile, DUB forte de 11 danseuses et danseurs venant du monde entier fusionnent hip-hop, waacking, électro sur la bande musicale reggae et électro mixées en direct sur scène par le compositeur Awir Leon.

Théâtre Jean Vilar Suresnes
Festival Suresnes Cités Danse du 9 janvier au 8 février.
La 34ᵉ édition du festival Suresnes Cités danse se tiendra du 9 janvier au 8 février.
◊ Plier le 9 / Déplier le 10 / Peuplier le 11 : 3 solos de Virgile Dagneaux qui à l’aube de ses 40 ans, se met à nu dans une trilogie chorégraphique où il interroge les traces du temps sur son corps de danseur.
◊ Imminentes la dernière création réussie de Jann Galois du 9 au 10 janvier. Un sextet de femmes pour une danse hypnotique ou la douceur devient une arme de lutte.
◊ Furiosa de Viola Chiarini les 17 et 18 janvier. Un trio entre waacking et contemporain particulièrement réussi lorsque nous l’avons découvert au festival Step à la Villette il y a peu. En plateau partagé avec Viscum de Noé Chapsal et Toujours de ¾ face ! de Loraine Dambermont.
◊ 1 + 1 = Infini de Laura Defretin et Brandon Masele les 24 et 25 janvier. Les deux chorégraphes de la compagnie MazelFreten, proposent une soirée en trois temps entre solos et duo.
◊ Ensō – Boléro de Mickaël Le Mer les 7 et 8 février. Entre philosophie zen et cypher hip-hop, Mickaël Le Mer signe une pièce qui au final revisite l’œuvre de Ravel autour de la symbolique du cercle (lire notre article).
La programmation complète du festival à retrouver par ici :

Agenda danse janvier 2026, photo de couverture : L’envahissement de l’être (danser avec Duras) de Thomas Lebrun © Frédéric Lovino
