Danse au musée : septembre – décembre 2025.
À voir et à danser aime la danse, mais également les musées et les lieux d’exposition. Avec cette rubrique régulière Danse au musée, nous nous efforçons ainsi de mettre en avant et en lumière les musées et galeries qui ouvrent leurs portes aux chorégraphes et à leurs danseurs. Ces artistes investissent les espaces d’exposition, créant des performances éphémères au milieu des œuvres selon des modalités propres à chaque lieu dédié habituellement à la peinture, la sculpture, voire à la photographie. Mais l’inverse est aussi possible comme avec le Théâtre de Chaillot, lieu de danse qui invite les artistes de Poush, centre d’art, à se produire en son sein.
Tour d’horizon de ces lieux, que nous actualiserons au cours des semaines à venir si besoin, où se croisent et se rencontrent arts visuels, arts plastiques et art chorégraphique.
Le BAL
◊ Delicate people, une performance de Ruth Childs et Cécile Bouffard le 11 septembre.
Dans le cadre de l’exposition Nous autres qui réunit les travaux photographiques de Donna Gottschalk et Carla Williams, le BAL propose une programmation d’évènements en lien avec les enjeux abordés dans l’exposition (rendre visible les minorités sexuelles et/ou raciales tenues à l’écart des discours dominants) : rencontre, débats, lecture et performance.
Le 11/09, Ruth Childs danseuse et chorégraphe, proposera une performance en relation avec la sculpture de Cécile Bouffard, un projet entamé depuis 2021 et déjà présenté au festival June Events en juin dernier.
Nous autres est une exposition à voir jusqu’au 16 novembre.

Musée Picasso
◊ Les Hybrides avec Bintou Dembélé le 12 septembre.
Le Musée Picasso ouvre un nouveau format mensuel de programmation culturelle où le spectacle vivant entre en dialogue avec l’art des cimaises. Premier rendez-vous le 12 septembre pour une première soirée avec Bintou Dembélé, danseuse et chorégraphe (Les Indes Gallantes en 2017), et ses invités fidèles à sa démarche artistique sur la pensée et la danse marronnes : la chanteuse Célia Kaméni, le performeur Michel Onomo dit Meech et le compositeur-musicien Charles Amblard.
A partir de 19h. Entrée payante donnant aussi droit à la visite de l’exposition en cours.

Musée Bourdelle
◊ Dessiner le mouvement : Antoine Bourdelle, Rudolf Laban, Isadora Duncan le 16 septembre.
Conférence donnée par Elisabeth Schwartz, danseuse, chorégraphe et passeuse du du répertoire Duncan en France et Pauline Chevalier, historienne de l’art. Il sera à la fois question de la place du dessin dans l’épanouissement de la danse libre en Europe, d’Isadora Duncan à Rudolf Laban, et d’une attention singulière d’Antoine Bourdelle à la transmission des sensations du mouvement par le trait. Réservation obligatoire sur le site du musée.

Lafayette Anticipations
Festival Echelle Humaine du 19 au 22 septembre.
En partenariat avec le festival d’Automne, les artistes de cette 8e édition d’Échelle Humaine s’intéressent tour à tour à l’histoire, à la mémoire et aux affects, pour faire surgir d’autres récits et mouvements.
◊ l’artiste plasticienne Nina Beier a créé en 2009 la performance The Complete Works. L’œuvre part d’une invitation faite à des danseur·euses retraité·es à tenter de se souvenir de chaque chorégraphie qu’ils et elles ont interprétée, en ordre chronologique. À Lafayette Anticipations, Nina Beier fait appel à deux Étoiles de l’Opéra de Paris : Alice Renavand et Karl Paquette.
◊ La performance Federico (2015) du chorégraphe Alex Baczyński-Jenkins, qui n’a jamais été montrée à Paris, s’attèle à la production de gestes à l’échelle la plus intime qu’il soit : celle des mains. Partagée entre deux interprètes, Federico explore la transmission comme moyen d’archivage du toucher.

Musée d’art moderne de la ville de Paris
◊ Tout n’est pas visible, tout n’est pas audible de Tânia Carvalho du 3 au 5 octobre.
Tânia Carvalho, chorégraphe majeure de la scène contemporaine internationale, également pianiste et chanteuse, s’empare d’un hommage à Pierre Boulez pour inventer une déambulation spectaculaire à triple entrée : dansée, musicale et muséale. Coopération inédite entre la Biennale de Lyon et le Festival d’Automne, ce projet tisse un dialogue vibrant entre les arts et les villes.

Musée de l’Orangerie
◊ Danse dans les Nymphéas.
Depuis sa création en 2018, le cycle chorégraphique « Danse dans les Nymphéas » explore, dans des formats réinventés le temps de soirées uniques, la danse de répertoire et de création, dans l’espace immersif des salles des Nymphéas de Claude Monet. Un lundi par mois pour une entrée à prix réduit, la salle des Nymphéas est dédiée au spectacle vivant et offre son écrin à une programmation pointue qui offre un large panorama de la création chorégraphique.
Cette année, à partir d’octobre, on pourra retrouver Léo Lérus avec l’ensemble chorégraphique du CNSMDP, Lenio Kakléa, Mari Chouinard, Jon Scott et Ashley Chen, Tiran Willemse, Dovydas Strimaitis, Emmanuel Eggermont, Armin Hokmi et Pol Pi.

Théâtre de la danse – Chaillot
◊ Chaillot invite POUSH le 21 octobre.
POUSH est un lieu dédié au soutien à la création artistique qui regroupe un centre d’art et des ateliers d’artistes, actuellement basé à Aubervilliers. À l’occasion de la semaine Art Basel, le Théâtre national de la danse de Chaillot renouvelle pour la troisième fois son invitation aux artistes de POUSH. Les spectateurs sont ainsi conviés à une soirée hors format, où chorégraphes et artistes plasticiens partagent un même espace, dans un esprit d’expérimentation et de liberté. Programmation détaillée à venir.

Palais de Tokyo
◊ Into the Hairy de Sharon Eyal en novembre (date à venir).
Depuis janvier 2025, Sharon Eyal, Gai Behar et la Sharon Eyal Dance (S-E-D) se sont installés au Palais de Tokyo pour une résidence d’une année dans le cadre du projet Symbiosis à l’invitation d’Eva Garino et Hugo Vitranides programmateur·ices du lieu. À l’issue de plusieurs étapes de répétitions et de créations au sein du Palais de Tokyo (lire notre article), Sharon Eyal clôturera son année de résidence en novembre 2025 par une grande performance, un retour sur sa dernière création, Into the Hairy, revisité et taillé sur mesure pour l’occasion.

Musée d’art et d’histoire du judaisme
◊ Hände jusqu’au 9 novembre.
Hände, est un chef-d’œuvre méconnu du cinéma d’avant-garde tourné à Berlin en 1927, imaginé par la photographe Stella F. Simon et réalisé par Miklós Bándy. S’y déploie une danse jusqu’au bout des doights (article à lire)
◊ Paula Padani. La danse migrante : Hambourg, Tel-Aviv, Paris jusqu’au 14 décembre.
Une exposition forte de photographies et de documents pour découvrir l’histoire de cette danseuse, élève de Mary Wigman, confrontée aux soubresauts tragiques de l’histoire entre 1930 et 1950 et qui finit sa carrière à Paris en enseignant la danse jusqu’en 1995 (article à lire).

Musée du Louvre
◊ Les Ombres de Nacera Belaza du 8 au 18 décembre.

Après Anne Teresa de Keersmaeker, François Chaignaud, Jérôme Bel, Nacera Belaza est invitée par le Musée du Louvre à investir la Galerie des Cinq Continents à l’occasion de sa réouverture, dans une présentation repensée des collections, en dialogue avec les œuvres du musée du Quai Branly-Jacques Chirac.
Pour cette nouvelle coproduction du Musée du Louvre et du Festival d’Automne, Nacera Belaza présentera Les Ombres, une création en première mondiale.

La Cité des Sciences
◊ Danser, une exposition jusqu’au 28 juin 2026.
Danser, la nouvelle exposition temporaire de la Cité des sciences et de l’industrie, entraîne petits et grands – à partir de 4 ans – dans une expérience dansée collective, joyeuse, créative et spontanée. Puissant vecteur de communication et d’expression, la danse aide à découvrir son corps, créer du lien social et explorer l’espace.

Danse au musée septembre – décembre 2025. Visuel Les Ombres de Nacera Belaza © Claire Delfino.
